Le cerveau de l’enfant
Les années de la petite enfance sont une période de changement rapide dans le cerveau. C’est au cours de cette période que le cerveau forme des connexions complexes au rythme le plus rapide.
La formation des neurones du cerveau – un processus connu sous le nom de myélinisation – est achevée à 80 % à l’âge de quatre ans. En d’autres termes, le cerveau du futur adulte est achevé à huit dixièmes.
Selon de nombreux scientifiques, le subconscient humain dicte environ 95 % de notre comportement. Quand cette « programmation subconsciente » a-t-elle lieu ?
De la naissance à l’âge de six ans.
Quelle en est la signification ?
Comme vous le savez, le cerveau est responsable de presque tout ce que nous pensons, disons et faisons. Si un enfant n’est pas correctement nourri, le développement de son cerveau est inévitablement affecté. En conséquence, les réseaux émotionnels de l’enfant sont sous-développés.
La corrélation entre les traits du développement cérébral de l’enfant et les caractéristiques de la personnalité est à la fois indiscutable et universelle.
Peg Streep, une psychologue basée à New York, explique la relation entre la petite enfance et la vie adulte :
« S’il est vrai que l’expérience de l’enfance de chacun est différente… on peut néanmoins faire des déclarations générales et fiables sur l’effet des expériences (de l’enfance). Elles sont inestimables pour comprendre comment votre enfance a façonné votre personnalité et vos comportements. »
Le passage de Streep soulève la question suivante : quels comportements ou signes développent ceux qui n’ont pas été aimés ou négligés dans leur enfance ?
En voici 7 :
- Manque de confiance
Développer un sentiment de confiance au niveau individuel nécessite un environnement extérieur stable. Pendant l’enfance, il est essentiel que les personnes qui nous entourent soient relativement stables. Nous avons besoin de nous sentir en sécurité et de bénéficier d’un semblant de soutien émotionnel de la part des autres.
Sans un environnement stable et stimulant, un enfant peut avoir des difficultés à faire confiance aux autres. Bien entendu, ce sous-développement rend difficile pratiquement tous les types de relations.
- Une mauvaise intelligence émotionnelle
Les enfants apprennent à interpréter les émotions principalement par le biais de la communication dyadique, comme les mots et les gestes. Tous deux jouent un rôle crucial en aidant l’enfant à exprimer ses sentiments, à gérer ses peurs, à comprendre les émotions négatives et à développer sa résilience. Sans la capacité d’interpréter correctement les états émotionnels, l’enfant risque de ne jamais développer une qualité de vie essentielle : l’intelligence émotionnelle. - La peur de l’échec
L’overdose chez l’enfant
Malheureusement, les enfants qui grandissent dans un environnement négligent ne développent jamais une bonne estime de soi. En revanche, un environnement stimulant et aimant peut inspirer confiance et courage. Un enfant qui n’est pas aimé ressent presque certainement un manque d’estime de soi, qui se manifeste souvent par un sentiment d’échec injustifiable. De nombreuses personnes, par ailleurs intelligentes, ne parviennent pas à réaliser leur potentiel uniquement parce qu’elles n’ont pas été aimées et accueillies dans leur enfance.
- Les relations toxiques
Le cerveau humain apprend principalement par l’association et la reconnaissance de modèles. En psychologie et en neurosciences cognitives, la reconnaissance des formes est « un processus cognitif qui fait correspondre des informations provenant d’un stimulus (le monde extérieur) avec des informations extraites de la mémoire. »
En termes de relations, l’enfant mal aimé recherchera ce qui lui est familier, à savoir les personnes toxiques.
- Insécurité et attachement
Manque d’amour pendant l’enfance
Crédit images : Pixabay
Tout expert légitime en santé mentale conviendra qu’un environnement positif à l’extérieur de la maison aide – au moins dans une certaine mesure – à contrebalancer la négativité présente à l’intérieur de la maison. Mais c’est là que les choses se compliquent.
Si un enfant ne peut pas compter sur les personnes qui sont chargées de s’occuper de lui, comment peut-il compter sur qui que ce soit ?
- Dépression et anxiété
Il n’est pas surprenant que les enfants mal aimés soient souvent confrontés à des problèmes de santé mentale.
La dépression et l’anxiété résultant (a) de la négligence et (b) des complications inévitables qui surviennent lorsque l’enfant vieillit sont des expériences fréquemment citées.
La dépression et l’anxiété sont les deux problèmes de santé mentale les plus courants dans le monde. Et les risques qu’un adulte développe les deux augmentent considérablement avec des antécédents de négligence.
- Une sensibilité excessive
aider votre enfant
Nous avons tous entendu l’expression « Ne le prenez pas personnellement ». Dans la plupart des cas, c’est un bon conseil. Les personnes confrontées à leurs propres problèmes projettent souvent ces derniers sur les autres, et il nous incombe de comprendre ce penchant humain.
Cependant, pour quelqu’un qui a eu la malchance de grandir dans un foyer sans amour, ne pas prendre les choses personnellement va à l’encontre du grain de sa psyché. Cette personne doit faire face à une peur intense du rejet – un sous-produit du sentiment d’insignifiance et de manque d’amour.
« Cessez d’être si sensible » est une phrase incontournable des abuseurs ; ironiquement, ce rabaissement ne fait que renforcer la sensibilité déjà fragile de la personne. Elle peut également entraîner une tendance à avoir des crises de panique.
Pour conclure :
« Dans l’ensemble, les aidants communiquent leur amour et leur soutien par la façon dont ils vivent leur propre vie. »
Chacun a sa propre façon de montrer son amour aux enfants ; mais c’est en montrant son amour – quelle que soit la méthode – que l’on pose les bases mêmes du reste de leur vie.
Dans un article intitulé « Early Childhood Love And Nurturing », rédigé par trois éminents psychologues pour enfants, les experts donnent les conseils suivants :
- Faites une priorité de montrer de l’amour et de l’affection à vos enfants tous les jours.
- Félicitez-les lorsqu’ils accomplissent quelque chose (corvées, école, sport, etc.).
- Ayez une attitude positive et faites preuve de maturité émotionnelle (calme, patience, etc.), cela crée un environnement paisible pour les enfants.
- En tant que parent/tuteur, se sentir « constamment grincheux, irritable, négatif ou triste » peut nuire au développement de l’enfant.
- Il est nécessaire de « se faire aider… (par) un système de soutien pour l’encouragement et l’assistance ».
Afin de soutenir les parents dans leurs responsabilités éducatives et de favoriser la qualité et la continuité des liens entre enfants et parents, la Caf finance des lieux d’accueil enfants-parents, des services de médiation familiale et des réseaux d’écoute, de soutien et d’accompagnement des parents.
Les lieux d’accueil enfants-parents sont ouverts aux enfants de moins de 6 ans, accompagnés de leur(s) parent(s) ou d’un adulte familier, pour participer à des temps conviviaux de jeu et de discussion.
Les réseaux d’écoute, de soutien et d’accompagnement des parents proposent des groupes de discussion, des conférences ou des débats sur des sujets liés à l’éducation et des lieux de rencontre pour les parents.
SOURCES : blogs.psychcentral.com et mentalhelp.net