Véritable amour : 5 signes qui font mentir

 

Mystère, peur, aventure, désir, sentiment d’exister pleinement : cinq critères qui permettent de mieux définir le véritable amour.

« Combien de fois avons-nous posé cette question à nos amis qui sont coincés dans des relations douloureuses ? Combien de fois nous sommes-nous demandé ce qui les pousse à persister dans des relations insatisfaisantes ? Non, c’est sûr, ce n’est pas de l’amour. Qu’est-ce que c’est alors ? Un sentiment qui nous rendrait immuablement heureux ?

Certainement pas, nous dit la psychanalyse. L’amour, le « vrai », n’a rien à voir avec la sérénité. Même après les premiers stades de la fusion, l’amour, contrairement à ce que nous imaginons, n’est pas confortable ; il déborde, il tremble, il nous lie mystérieusement les uns aux autres dans une épopée qui défie la rationalité. Exploration de quelques signes révélateurs.

La recherche de l’autre mystérieux

L’amour est un mystère pour ceux qui le vivent, un mystère pour ceux qui l’observent. Nous le voyons, mais nous ne le comprenons pas. Pourquoi ne le comprenons-nous pas ? Parce que ce qui nous lie à l’autre est inexplicable. Aimer vraiment, c’est se rapprocher de quelqu’un, non seulement pour son image (sa beauté, sa ressemblance avec ceci ou cela), ni pour ce qu’il symbolise (un père, une mère, le pouvoir, l’argent), mais pour son mystère. Ce secret, auquel nous ne savons pas donner un nom, et qui rencontrera le nôtre : un manque ressenti depuis l’enfance, une souffrance unique et indéfinissable. « L’amour parle à notre part d’inconnu », explique le psychanalyste Patrick Lambouley.

Il y a un vide en nous qui peut nous faire nous perdre et nous amener à nous tuer. Or, l’amour est la rencontre de deux blessures, de deux erreurs, le partage avec quelqu’un de ce qui nous manque radicalement et que nous ne pouvons jamais dire. « Le véritable amour n’est pas « montre-moi ce que tu as » ou « donne-moi ce que tu as pour compenser ce qui me manque », mais plutôt « j’aime la façon dont tu essaies de guérir, j’aime ta cicatrice ». »

Cela n’a rien à voir avec l’hypothèse du « demi-orange », une variante du banquet de Platon (LGF, « Le Livre de poche », 2008), qui nous laisserait incomplets parce que coupés en deux. L’amour nous rendrait alors « un » et heureux ! C’est la cause de l’échec forcé de nombreux couples », observe Patrick Lambouley. Lorsque certaines personnes constatent qu’elles se sentent toujours insatisfaites, elles s’imaginent que c’est parce qu’elles n’ont pas trouvé l’homme ou la femme dont elles ont « besoin » et qu’elles doivent changer. Ce n’est évidemment pas le cas. « Aimer vraiment, c’est dire à l’autre personne : « Tu m’intéresses ».

Avoir peur de le ou la perdre

Aimer, c’est avoir peur. Toujours. Freud l’explique ainsi dans Malaise dans la civilisation : nous devenons dépendants parce que nous avons besoin de l’autre pour nous soutenir dans notre existence. D’où la peur de les perdre. Monique Schneider, philosophe et psychanalyste, l’explique brillamment : « Aimer, c’est risquer. Il évoque un phénomène de vertige, parfois même de rejet : on peut avorter l’amour parce qu’on en a trop peur, le saboter en essayant de faire confiance aux autres, réduire son importance, s’assigner à une activité dans laquelle tout est lié à soi. Tout cela revient à se protéger du pouvoir exorbitant de l’autre sur nous. « 

D’autant plus que Freud a encore souligné qu’Eros et Thanatos vont de pair. Je t’aime, je te détruis. Eros est notre désir de nous connecter amoureusement à l’autre ; Thanatos est la pulsion de mort qui nous pousse à rompre cette connexion afin que notre ego reste omnipotent. Quand l’amour nous pousse à sortir de nous-mêmes, l’ego s’y oppose. Il est difficile de renoncer à soi-même », décrypte le psychanalyste Jean-Jacques Moscovitz. On se sent bien quand on aime quelque chose qui nous attire.

L’amour touche notre être, ce que nous sommes dans le monde. Peu de gens en sont conscients. Ils se retrouvent seuls et se sentent bien dans cette solitude car ils sont désormais à l’abri de la pulsion de mort. Mais en amour, une fois que l’on a dépassé les larmes, les conflits, on atteint une zone formidable où le sentiment bouillonne à nouveau. « 

S’engager avec lui dans l’inconnu

Rien n’est écrit. La romance de la passion qui s’enflamme puis s’éteint dans une extinction prévisible est un mythe. L’amour ne prend pas systématiquement un chemin descendant. Il peut prendre un chemin inverse. Nous devons accepter que nous n’avons aucun contrôle sur nos sentiments. On ne rentre pas dans un univers volontariste ou méthodique », ajoute Monique Schneider. Nous pouvons traverser des épisodes contradictoires. Lorsque nous vivons des moments de bonheur extatique, nous pouvons naturellement tomber de très haut.

Mais la conviction que l’amour n’est jamais certain signifie que nous avons hérité d’un passé qui nous empêche de croire en nous-mêmes et en l’autre personne. Pour vraiment aimer, nous devons presque croire à une sorte de miracle. Freud parle de croire en l’attente. Nous devons entretenir le feu qui peut se rallumer, et ne pas attendre une gratification instantanée. « Accepter l’inconnu, être patient…..

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