Poète, romancier et dramaturge, Victor Hugo est sans conteste l’un des génies de la littérature française. Les romans les plus connus de V Hugo sont « Notre-Dame de Paris » (1831) dans un Paris moyenâgeux, la belle Esmeralda fait battre le coeur de tous. Mais la jeune gitane est accusée de sorcellerie et doit être pendue, et »Les Miserables » (1862) un tel classique qu’on a toujours l’impression de l’avoir déjà lu au moins une fois… et de nombreux poèmes qui allie à la fois ambition, longévité, puissance de travail et génie, ce qui ne pouvait que concourir à ce mélange de fascination, d’envoûtement, et d’ exaspération qu’il suscite encore aujourd’hui. Il écrivait avec sobriété et puissance les bonheurs et malheurs de la vie . Victor Hugo était un travailleur obstiné.
A quatorze ans, V. Hugo écrit : » Je veux être Chateaubriand ou rien ! » Tout le monde a lu V. Hugo, mais lui, que sait-on vraiment de lui, à part qu’il a fait tourner les tables à Jersey ? Le portrait que nous en dresse aujourd’hui Max Gallo est fascinant. Car presque au jour le jour, nous suivons l’enfant (Victor Hugo commence à écrire des poèmes à douze ans !), puis l’adolescent et l’homme, à travers ses écrits, éclairant de l’intérieur ce siècle passionnant que fut le XIXe, naissant de la Révolution pour mettre au monde la République.
Victor Hugo est mort à Paris le 23 Mai 1885 à 83 ans, et plus de 3 millions de personnes ont assisté à ses funérailles..
Extrait des Proses Philosophiques :
« C’est parce que l’intuition est surhumaine qu’il faut la croire ; c’est parce qu’elle est mystérieuse qu’il faut l’écouter ; c’est parce qu’elle semble obscure qu’elle est lumineuse. » Victor Hugo, Proses Philosophiques
« Vous êtes-vous parfois replié sur vous-même, plongeant vos yeux dans votre propre mystère, songeant et sondant ? Qu’avez-vous vu ? Une immensité. Une immensité, noire pour quelques-uns, sereine pour quelques autres, trouble pour la plupart.
Presque tous les penseurs qui se recueillent et méditent aperçoivent en eux-mêmes (c’est-à-dire dans l’univers, l’homme étant un microcosme) une sorte de vide d’abord terrible, toutes les hypothèses des philosophies et des religions superposées comme des voûtes d’ombre, la causalité, la substance, l’essence, le dôme informe de l’abstraction, des porches mystérieux ouverts sur l’infini, au fond, une lueur. Peu à peu des linéaments se dessinent dans cette brume, des promontoires apparaissent dans cet océan, des fixités se dressent dans ces profondeurs ; une sorte d’affirmation se dégage lentement de ce gouffre et de ce vertige.
Ce phénomène de vision intérieure est l’intuition.
…L’intuition est à la raison ce que la conscience est à la vertu : le guide voilé, l’éclaireur souterrain, l’avertisseur inconnu, mais renseigné, la vigie sur la cime sombre. Là où le raisonnement s’arrête, l’intuition continue. L’escarpement des conjectures ne l’intimide pas. Elle a de la certitude en elle comme l’oiseau. L’intuition ouvre ses ailes et s’envole et plane majestueusement au-dessus de ce précipice, le possible. Elle est à l’aise dans l’insondable ; elle y va et vient ; elle s’y dilate ; elle y vit. Son appareil respiratoire est propre à l’infini. Par moments, elle s’abat sur quelque grand sommet, s’arrête et contemple. Elle voit le dedans.
Le raisonnement vulgaire rampe sur les surfaces ; l’intuition explore et scrute le dessous.
L’intuition, comme la conscience, est faite de clarté directe ; elle vient de plus loin que l’homme ; elle va au delà de l’homme ; elle est dans l’homme et dans le mystère ; ce qu’elle a d’indéfini finit toujours par arriver. Le prolongement de l’intuition, c’est Dieu. Et c’est parce qu’elle est surhumaine qu’il faut la croire ; c’est parce qu’elle est mystérieuse qu’il faut l’écouter ; c’est parce qu’elle semble obscure qu’elle est lumineuse. »
Victor Hugo
Le raisonnement vulgaire rampe sur les surfaces ; l’intuition explore et scrute le dessous.
Le phénomène de vision intérieure est l’intuition.…L’intuition est à la raison ce que la conscience est à la vertu : le guide voilé, l’éclaireur souterrain, l’avertisseur anonyme, mais averti, la vigie sur la cime obscure. Là où le raisonnement s’arrête, l’intuition continue. L’escarpement des prédictions ne l’intimide pas. Elle a de la conviction en elle comme l’oiseau. L’intuition ouvre ses ailes et s’envole et plane impérialement au-dessus de ce précipice, le possible. Elle est à l’aise dans l’insondable ; elle y va et vient ; elle s’y gonfle ; elle y vit. Son appareil respiratoire est propre à l’infini. Parfois, elle s’abat sur quelque grand sommet, s’arrête et contemple. Elle voit le dedans.Victor Hugo illustre toute la dimension spirituelle de l’intuition, celle qui nous relie à la conscience, à la lumière, au mystère et à la sagesse.