Être parent est l’une des entreprises les plus difficiles que nous entreprenons en tant qu’adultes. Dans ses moments les plus stressants, l’aventure de la parentalité peut souvent nous amener à nous attarder sur ce qui n’a pas fonctionné ou sur ce que nos enfants ont fait et que nous avons trouvé dérangeant, perturbant ou frustrant. Le fait de se focaliser sur les comportements moins qu’idéaux de nos enfants nous affecte négativement en tant que parents et en tant qu’enfants. Bien qu’il faille aborder les comportements négatifs et y remédier, nous devons également nous concentrer sur les actions de nos enfants qui méritent d’être reconnues et appréciées, qu’il s’agisse de mettre la vaisselle dans l’évier sans qu’on le leur demande ou d’aider leurs amis à faire leurs devoirs. Nos enfants méritent d’être renforcés positivement et de se sentir responsabilisés. Et souvent, le fait de se concentrer sur les bonnes choses peut être bénéfique pour l’individu et pour toute la famille.
Qu’est-ce que le renforcement positif et pourquoi est-il important ?
Le renforcement positif, terme développé par B.F. Skinner, consiste à donner un objet ou une expérience à quelqu’un qui adopte un comportement dont on veut augmenter la fréquence1.
En tant qu’analyste du comportement diplômée, je peux définir le comportement en termes analytiques, mais lorsqu’il s’agit de mes enfants – et de leur capacité à me pousser à bout – tout s’écroule. Après quelques respirations profondes et un ou deux chocolats, je dois souvent me poser la question suivante : lorsque nous accordons de l’attention à nos enfants uniquement pour leurs « mauvais » comportements, que leur enseignons-nous ? Nous leur montrons que peu importe ce qu’ils font « bien », nous ne nous intéresserons qu’à ce qu’ils ont fait « mal ».
J’ai lu récemment les recherches du Dr John Gottman, qui a découvert que dans un mariage sain, pour chaque interaction négative, il y a cinq interactions positives. Et si nous tenions compte de ce fait dans nos relations avec nos enfants et dans la manière dont nous les renforçons ? Pour chaque comportement négatif sur lequel nous nous concentrons ou auquel nous accordons de l’attention, nous devrions renforcer nos enfants pour cinq comportements souhaités ou positifs.
Que faut-il renforcer ?
C’est une question délicate. Nous voulons utiliser le renforcement positif pour les comportements que nous voulons voir réapparaître. Mais on pourrait dire que vous voulez renforcer les comportements qui sont bénéfiques pour vous en tant que cellule familiale et pour votre enfant en tant qu’individu.
Exemples de renforcement positif
Pour savoir comment utiliser le renforcement positif, il faut savoir ce qui motive vos enfants. Pour un enfant qui aime les interactions sociales, le renforcement positif peut prendre la forme d’éloges verbaux ou de félicitations. Pour un enfant qui aime les activités de plein air, il peut s’agir d’une visite au terrain de jeu sur le chemin du retour de l’école. Il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » forme de renforcement positif. L’essentiel est que vous renforciez votre enfant immédiatement après qu’il ait adopté le comportement souhaité, afin qu’il fasse le lien entre ce qu’il a fait et le renforcement qu’il reçoit.
Par exemple, nous avons travaillé avec ma fille pour qu’elle s’habille seule pour aller à l’école le matin. Ma fille adore danser. Ainsi, un matin récent, lorsqu’elle s’est habillée pour aller à l’école, nous avons immédiatement organisé une fête dansante de cinq minutes dans notre salon. Elle pouvait se rendre compte qu’elle était en train de danser parce qu’elle s’était habillée toute seule.
Savoir par où commencer et quelles sont les prochaines étapes
Commencez par vous assurer que vous renforcez positivement ce que votre enfant peut faire. En renforçant ces compétences et ces comportements, vous instaurez un climat et une relation positifs. Ensuite, examinez les choses avec lesquelles votre enfant pourrait avoir de la difficulté. Prenons l’exemple du rangement du linge. Commencez par l’encourager à apporter son linge de la cave à sa chambre. Une fois que c’est le cas, commencez à renforcer le pliage du linge. Même si le linge ne se retrouve pas dans son armoire ou sa commode (au moins, il est sorti du panier à linge !) Puis, une fois que c’est régulier, renforcez l’enfant lorsqu’il range le linge.
Plutôt que d’insister sur ce qu’il ne fait pas, vous vous concentrez sur ce qu’il fait. Vous pourriez être surpris de l’effet (heureux) boule de neige que cela pourrait avoir. Plus vous serez positif, plus votre enfant aura confiance en lui et plus il se sentira capable d’affronter la journée et les défis qu’elle lui réserve. Tout ce que je vous demande, c’est d’essayer le renforcement positif. Vous pourriez être agréablement surpris !
