La solitude, loin d’être une fin en soi, se révèle souvent comme un passage nécessaire dans notre parcours personnel. Elle constitue un chemin vers la découverte de ceux avec qui nous serons en parfaite harmonie.
La conscience naît avec la solitude. Plus elle s’élargit, plus le sentiment de solitude s’intensifie. Il est crucial de ne pas fuir cette réalité en se réfugiant dans la société, les amis, les associations, ou la foule. La solitude devrait être accueillie plutôt que fuyée, car elle détient un sens profond dans le processus évolutif de l’être humain. C’est à travers elle que l’illumination peut être atteinte.
Il est important de dissocier la solitude de l’isolement. L’isolement survient lorsque l’on tente d’échapper à la solitude, lorsque l’on refuse de l’accepter. Si l’on parvient à demeurer seul, ne serait-ce qu’un instant, l’ego commence à s’amenuiser, à se dissoudre. La solitude ébranle l’ego, car en son absence, l’ego perd sa substance, n’ayant plus de relations avec les autres. Accepter la solitude sans réticence offre une opportunité extraordinaire de croissance intérieure.
La foule, souvent utilisée comme substitut au sentiment de solitude, devient une illusion. Ceux qui comprennent leur responsabilité en tant qu’êtres humains ne cherchent pas de substituts. Ils vivent avec les faits tels qu’ils sont, sans créer de fictions. Les idéologies religieuses et politiques, considérées comme des fictions, ne suscitent qu’une illusion d’unité.
L’unité véritable émerge lorsque l’ego meurt, et l’ego ne peut périr qu’en présence d’une solitude totale. C’est dans ces moments d’isolement complet que l’explosion de soi conduit à l’infinité. C’est là l’essence de l’évolution, un processus conscient que l’on pourrait qualifier de révolution, car il nécessite un choix délibéré entre vivre sans ego ou demeurer avec lui.
