La moitié de la matière baryonique de notre Univers est encore manquante. Elle est probablement cachée dans des nuages de gaz froid. Un étudiant propose maintenant une méthode qui semble pouvoir trouver ces nuages dans la Voie lactée. Voici comment.
Les étoiles, les planètes, les arbres, les poissons, et même nous, Homo sapiens. Tout cela est composé de ce que les scientifiques appellent la matière baryonique. Le problème, c’est que les observations ne permettent toujours pas d’expliquer plus de la moitié de ce que la théorie prévoit comme quantité de matière dans l’univers. C’est probablement parce que la matière manquante se présente sous la forme de nuages de gaz froids qui ne peuvent être détectés par les méthodes conventionnelles. Ils n’émettent pas de lumière visible et sont trop froids pour être détectés par la radioastronomie.
Aujourd’hui, Yuanming Wang, étudiant à l’université de Sydney (Australie), a publié une méthode ingénieuse qui pourrait enfin permettre de les détecter. Il scrute le ciel à la recherche de sources radioélectriques vacillantes. Un scintillement est interprété comme un signe que les ondes radio émises par ces sources ont traversé de la matière. Tout comme le scintillement visible des étoiles est le signe que leur lumière a traversé notre atmosphère.
C’est le large champ de vision du Square Kilometer Array Pathfinder (ASKAP) qui leur a permis de mesurer la forme du nuage de gaz. Les chercheurs espèrent qu’ASKAP leur permettra à l’avenir de détecter d’autres structures gazeuses dans la Voie lactée. ASKAP
Détecter la neige d’hydrogène
Yuanming Wang et son équipe ont identifié cinq sources radio vacillantes qu’ils soupçonnent d’avoir traversé un seul nuage de gaz froid dans la Voie lactée avant de nous atteindre. Ce nuage, situé à un peu plus de 10 années-lumière de la Terre, mesurerait plus de 1 trillion de kilomètres de long et environ 10 milliards de kilomètres de large. Pourtant, il ne pèserait pas plus que la masse de la Lune !
Les astronomes ne savent pas de quoi est fait ce nuage. Il s’agit peut-être d’une sorte de « neige d’hydrogène » qui a été étirée par une étoile proche. L’hydrogène gèle à environ -260°C, et les chercheurs pensent qu’au moins une partie de la matière baryonique manquante pourrait être piégée dans ces nuages de neige d’hydrogène.