Notre société est construite sur des stéréotypes, dont certains sont très justes et d’autres très éloignés de la réalité. L’une des idées largement répandues est que ceux qui choisissent de vivre seuls, les introvertis de ce monde, sont timides, dociles et en quelque sorte « faibles », mais de nouvelles preuves prouvent que ce n’est pas le cas
Il est parfois incroyablement difficile pour les introvertis de s’orienter dans le monde. Pourquoi ? Nous vivons dans un monde qui tente d’imposer l’idée que tout le monde doit trouver quelqu’un d’autre avec qui partager sa vie, un partenaire, pour trouver le vrai bonheur.
Dès l’enfance, à l’aide des contes de fées traditionnels, nous apprenons à nos enfants que chaque princesse a un prince charmant qui l’attend quelque part pour se lever et partir ensemble au soleil couchant. Non seulement cela introduit l’idée que les femmes sont incapables de se débrouiller seules, ce qui dérange certainement les féministes modernes, mais cela plante également la graine que le bonheur ne peut être trouvé seul. Après tout, les personnages sont confrontés à des défis et à des échecs jusqu’à ce qu’ils trouvent leur « âme sœur » et que la vie devienne soudainement meilleure et plus heureuse. Le secret du « bonheur éternel » réside dans la compagnie.
Si de nombreuses personnes vivent actuellement seules simplement parce qu’elles n’ont pas trouvé « l’âme sœur » à ce stade de leur vie, il existe également un grand nombre de personnes qui vivent seules simplement parce que c’est la vie qu’elles ont choisie. Si on leur pose la question, elles vous diront qu’elles sont vraiment heureuses de vivre seules.
Pour mieux comprendre ce stéréotype et l’impact qu’il peut avoir sur notre société, une équipe de chercheurs de l’université de Toronto, dirigée par le Dr Stephanie Spielman, a mené une étude sur la « peur de vivre seul », qui, selon eux, découle de l’idée que le bonheur ne peut être trouvé qu’en compagnie d’autres personnes. Avec un total de 448 participants, ils ont mené une série de sept études distinctes. Quels ont été les résultats ? L’équipe de recherche a conclu que la peur du célibat pousse en fait de nombreuses personnes à se contenter de moins que ce qu’elles méritent, même dans des relations abusives, plutôt que de trouver le bonheur par elles-mêmes.
Qu’en est-il donc de ceux qui choisissent de vivre selon leurs propres conditions ? La psychologue sociale et auteure Bella DePaulo, qui s’est engagée à mieux comprendre ceux qui, dans notre société, choisissent de vivre seuls, a écrit un livre qui tire le rideau pour nous aider à mieux comprendre leurs mentalités, leurs comportements et leurs réactions. Elle révèle que ces « vrais solitaires » vivent par choix, et non parce que les circonstances les obligent à accepter ce mode de vie. Ce sont des durs à cuire puissants et sûrs d’eux, qui font preuve d’un amour de soi incroyable, reconnaissent leur valeur et refusent de chercher la validation dans l’acceptation d’autrui.
Alors que nous considérons leur célibat comme un signe de faiblesse, la vérité est que c’est tout le contraire ! C’est le signe qu’ils sont devenus eux-mêmes ! C’est le signe qu’ils ont trouvé ce avec quoi beaucoup d’entre nous luttent – la capacité de trouver la paix et le bonheur dans la vie de l’intérieur, plutôt que de chercher une source extérieure. Ils savent qui ils sont, ils savent ce qu’ils ont à offrir et ils refusent d’être poussés vers quelque chose qui ne les rendra pas vraiment heureux. C’est un signe de leur force.