Nous éduquons une génération marquée par l’égoïsme, l’égocentrisme, l’aliénation et l’inconscience. Cependant, la question persiste : comment pouvons-nous instruire nos enfants si les parents ne trouvent pas « le temps » de les guider dans la construction de bases solides?
Nous semblons avoir perdu la capacité de raisonner, de comprendre la complexité qui entoure notre existence. Le constat est alarmant, et personne ne semble sérieusement engagé à débattre des éléments vitaux de notre société contemporaine.
À l’aube de la nouvelle année scolaire, de jeunes étudiants enthousiastes arrivent à l’école, prêts à découvrir une « nouvelle » vie. Cependant, il y a un an à peine, une étudiante en première année a vécu un cauchemar lors d’une soirée de bizutage. Victime de brûlures aux jambes à la suite d’une initiative cruelle de ses « camarades », elle illustre tragiquement la montée de comportements barbares dans notre société.
Les incidents choquants ne se limitent pas aux bizutages, mais s’étendent à des comportements autodestructeurs, allant jusqu’au suicide de certains jeunes. Nous sommes confrontés à une société d’individus aliénés, incapables d’interpréter un texte, conditionnés plus qu’éduqués. La culture de l’inégalité semble absente, et notre capacité à saisir la réalité s’effrite.
Les parents externalisent souvent l’éducation de leurs enfants, déléguant cette responsabilité à des enseignants par manque de temps et dans un monde empreint de culpabilité. Cependant, il est crucial de reconnaître que les enseignants sont des facilitateurs de l’intelligence collective, tandis que les parents demeurent les véritables éducateurs pour la vie.
Les journées filent à une vitesse déconcertante. Les enfants, dès le matin, s’immergent dans un cycle effréné d’école, de médias sociaux, de divertissements virtuels et de soirées. Une jeunesse immergée précocement dans une « vie d’adulte », où l’apparence virtuelle prend souvent le pas sur les relations réelles.
L’importance accordée à l’image parfaite dans notre société consumériste crée une pression irréaliste, forçant les individus à s’adapter à une uniformité superficielle. Nous aspirons tous à faire partie de quelque chose, mais cette quête d’acceptation se déroule souvent dans un monde virtuel déconnecté de la réalité.
La quête effrénée de popularité sur les réseaux sociaux génère une « économie » de vies exposées, nourrissant la consommation de faux idéaux. Il est crucial de faire comprendre aux jeunes que leur valeur ne réside pas dans la quantité de likes ou de partages, mais dans leur développement en tant qu’êtres humains authentiques.
Pour inverser cette tendance, il est impératif d’éduquer les jeunes vers l’humanité, la collaboration, la créativité et la tolérance. L’éducation devrait les guider vers la réalisation qu’être quelqu’un ne se mesure pas à la possession matérielle ou à la popularité virtuelle, mais plutôt à leur essence humaine, à « être » comme un verbe d’action.