Je ne sais pas qui a besoin d’entendre ça, mais on ne cesse pas d’être humain quand on devient parent. Vous ne devenez pas une machine capable de faire tout et n’importe quoi, malgré la pression exercée sur vous pour y parvenir.
Rien n’aurait pu me préparer à être un père. Je me suis dit : « Tous les autres ont des enfants et ils ont l’air de si bien s’en sortir, ça ne doit pas être si difficile. » Au fond de moi, je savais que ce n’était pas facile, mais je me suis dit que je pouvais le faire.
Ne vous méprenez pas, je n’échoue pas, mais parfois j’ai l’impression de le faire. Il m’arrive de me lever, de préparer le petit-déjeuner, d’habiller mes enfants et de les préparer pour la journée, et au moment où nous arrivons au magasin, mon enthousiasme a disparu. J’ai les nerfs à vif et je me retrouve soudain à gronder mes enfants parce qu’ils font tomber des objets des étagères et crient dans le magasin.
Alors que la mère au bout de l’allée me regarde avec un mépris évident, je me sens soudain coupable. Et peut-être même un peu en colère. Mais la vérité, c’est que je ne suis pas en colère. Je suis accablée.
Je consacre toute mon énergie à m’occuper de mes enfants, de mon mari et de notre foyer. Je sens qu’ils dépendent tous de moi pour survivre. Et bien que j’aime les rendre heureux, je ressens aussi beaucoup de pression sur mes épaules.
Dans les moments où je prends soin de moi, ce qui n’est pas souvent le cas, je me sens coupable et même égoïste. Je dois constamment me rappeler que je ne peux pas prendre dans une tasse vide.
Entre ces petites bouffées d’autosoins, qui ne durent pas toujours longtemps, mes besoins ne sont pas satisfaits et le stress s’accumule. Je dois sans cesse me rappeler que j’ai moi aussi des besoins, et que s’ils ne sont pas satisfaits pendant trop longtemps, ma capacité à m’occuper des autres commence à diminuer.
Comme nos enfants, nous pouvons être surchargés et submergés par nos stimuli.
Brene Brown, professeur et auteur, affirme que lorsque nous sommes débordés, notre vie se déroule plus vite que nous ne pouvons réagir. Nous nous sentons alors dépassés et même coincés.
Selon elle, la seule solution est de ne rien faire. Il suggère de trouver une phrase pour signaler à votre entourage et à vous-même que vous avez besoin d’une pause. Au lieu de crier et d’éclater, vous devriez dire : « Je suis à ma limite » et vous retirer un moment.
Après quelques instants, vous pouvez vous recueillir et revenir.
Il est également utile de parler à des amis et à la famille qui peuvent vous soutenir dans cette situation.
Il est facile de se perdre dans notre rôle de parents, mais il est important de ne pas se perdre de vue pour pouvoir se remettre sur les rails. Si vous faites une erreur, rappelez-vous que vous n’êtes pas une mère en colère, mais une mère accablée. Vous êtes un être humain qui a des besoins et, pour fonctionner correctement, il est normal de prendre du recul pendant un moment et de récupérer.