On me demande de comprendre qu’il est normal d’attendre aux urgences des infirmières et des médecins épuisés et rares parce qu’il n’y a plus d’argent, et que nous déployons une force de police sans précédent qui coûte des millions d’euros pour mettre fin à toutes les protestations sociales.
Ils me disent de ne pas boire trop d’alcool et de ne pas fumer parce que c’est cancérigène, mais ils me vendent quand même de l’alcool et des cigarettes avec des taxes.
Ils me disent que je suis trop cher pour le gouvernement si j’ai un cancer, mais ils installent les 5G, ils n’ont pas encore produit une liste de produits publiée par l’industrie, ils n’ont pas encore prouvé la nocivité de 90 % des ingrédients des produits ménagers et cosmétiques courants.
Je ne peux pas manger de poisson de la Seine car il est dangereusement contaminé par les PCB, mais le poisson pêché dans l’estuaire, où les mêmes polluants sont beaucoup plus concentrés, est vendu partout.
On me dit que ma ferme ne respecte pas les normes de bien-être animal, même si j’ai été subventionné pour la construire de cette façon, et que je suis endetté à vie pour cela, conformément à la volonté du législateur et de la ferme.
On m’accuse d’être un monstre pour l’élevage du bétail, mais les gens crient dès qu’une haie est coupée ou disparaît.
Ils exigent que je paie ma contribution à temps, mais ils inventent de plus en plus, tout en me rendant de plus en plus difficile à obtenir l’aide à laquelle j’ai droit et à la distribuer avec des retards parfois terribles.
On me demande de bloquer l’extrême droite et de soutenir la démocratie lorsqu’elle bat ses manifestants et étouffe les migrants à ses frontières afin qu’ils n’atteignent pas leur territoire.
Je suis appelé à obéir quand je vois chaque jour que les puissants ne le font pas.
Je suis appelé à payer les impôts que les grandes entreprises et les propriétaires immobiliers savent payer.