Seul, c’est calme. C’est être dans un endroit où il n’y a rien d’autre que ses propres pensées, capable d’entendre les choses que l’on bloque souvent intentionnellement avec des conversations insignifiantes, de la musique forte et des fêtes bien fréquentées. Être seul, c’est écouter les choses que vous avez à vous dire, c’est donner du temps aux réflexions plus importantes que vous laissez souvent s’installer dans votre esprit comme une fine poussière balayée sous un tapis.
Seul, c’est se parler à soi-même au point d’en avoir assez de sa propre voix dans sa tête, du son des clous sur un tableau noir de sa propre chambre d’écho – ses pensées et ses pensées seules, se réaffirmant sans cesse jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus rien de significatif. C’est vouloir une caisse de résonance pour toutes les choses que vous avez découvertes par vous-même, les choses que vous voulez confirmer avec la réalité réconfortante d’entendre un autre être humain les dire à haute voix.
Seul, c’est dîner pour un, prendre le temps de savourer chaque plat au lieu de se laisser interrompre par sa saveur pendant que vous essayez de poursuivre votre conversation. C’est lire un livre dans un coin, sans être dérangé par tout ce qui se passe autour de vous, heureux d’exister dans une scène où le seul partenaire dont on a besoin est le doux vacarme de la conversation autour de vous.
Seul, c’est voir cette scène, ce dîner en tête-à-tête dans un coin, comme une réalité devenue trop routinière pour être considérée comme spéciale. Il veut parler de la qualité de la nourriture, du professionnalisme du service, du charme du décor – et n’a personne en particulier pour donner son avis en retour. C’est laisser une critique sur un site web pour que vous ayez quelqu’un avec qui partager l’expérience, parce que vous ne voulez pas avoir l’impression qu’un autre repas n’a servi à rien d’autre qu’à vous nourrir momentanément.
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