Une chose que les empathes ou les personnes très sensibles peuvent expérimenter est ce que j’appelle l’épuisement psychique.
Cela se produit lorsque vous êtes surchargé par trop de choses qui absorbent votre énergie psychique et que non seulement vous êtes épuisé, mais que vous n’avez plus la capacité de vous connecter et de regarder les choses comme vous le feriez normalement.
Mon intérêt pour ce sujet a été éveillé lorsque j’ai entendu le Dr Dan Siegel, un éminent psychiatre, parler de la différence entre empathie et compassion et du concept d’épuisement empathique. Peut-être ne m’étais-je jamais intéressé à la distinction entre ces deux termes.
Un article publié dans le British Journal of General Practice « Burnout and empathy in primary care : three hypotheses » examine si le burnout détruit l’empathie et si l’empathie provoque le burnout ou l’empathie prévient le burnout. Ils définissent l’empathie clinique comme suit :
« Principalement une qualité cognitive impliquant une compréhension des expériences intérieures et des perspectives du patient en tant qu’individu distinct, associée à la capacité de communiquer cette compréhension au patient. »
Et ça :
« L’empathie clinique doit inclure la capacité de se séparer de l’autre, pour ne pas se perdre dans la douleur et les sentiments du patient. Cela permettra d’éviter l’épuisement et la dépersonnalisation et de prévenir l’épuisement professionnel à long terme.
Les empathes souffrent
Tania Singer, experte en neurosciences sociales, est citée dans l’article La compassion plutôt que l’empathie pourrait aider à prévenir l’épuisement émotionnel, dans lequel elle expose ses réflexions sur la différence importante entre empathie et compassion.
Elle explique :
« Les personnes qui ont beaucoup d’empathie peuvent la transformer en compassion afin de ne pas se laisser submerger face à la souffrance. »
Elle pense que la formation à la compassion pourrait être particulièrement utile pour
« Les professionnels de la santé et les personnes soumises à un stress important doivent éviter le burnout. «
Le Dr Daniel Siegel décrit « l’empathie comme la porte d’entrée de la compassion » dans son interview sur le podcast Dr Paradox. S’appuyant sur les travaux de Tania Singers, il souligne également l’importance de la différence entre empathie et compassion.
Si vous enseignez l’empathie à une personne, elle risque de s’épuiser. Le cerveau entier s’allume et s’éteint. En revanche, une personne formée à la compassion ne s’arrête pas. Et les états internes positifs augmentent.
Il souligne également que le passage de l’empathie à la compassion peut s’apprendre.
Mais il faut de la pratique pour séparer les deux correctement.
D’après mon expérience, lorsqu’on éprouve un épuisement empathique, on ressent une douleur psychique (on pourrait l’appeler une douleur fantôme) et un grand épuisement mental. D’après mon expérience, il semble également que les autres n’en soient pas conscients et continuent à insister pour obtenir des réponses ou à vouloir partager leurs problèmes de vie avec vous.
Je vous recommande de faire une pause pendant un certain temps et de faire quelque chose qui ne nécessite pas d’interaction avec les autres.
Prenez un jour de congé par semaine et insistez pour que ce soit votre temps.
Certaines personnes ne l’accepteront pas. Certains s’en offusqueront. Mais c’est leur problème, pas le vôtre.
Vous ne faites pas de bien aux autres si vous êtes épuisé, et si vous vous surmenez, vous vous retrouverez dans une situation où il vous faudra beaucoup de temps pour récupérer.
Soyez gentil avec vous-même. Vous n’avez aucune obligation envers qui que ce soit.