La maturité émotionnelle est un voyage qui nous amène à arrêter de rejeter la faute sur les autres. Elle réside dans notre capacité à reconnaître et à gérer toute la gamme de nos émotions. Ces émotions, en réalité, constituent les fondements de la communication, nous aidant à différencier nos sentiments et à comprendre notre impact sur les autres. L’incapacité à accomplir cette tâche est le signe d’une immaturité émotionnelle, indépendamment de notre façade sociale. Cette immaturité se manifeste à travers des mécanismes de défense variés, des masques que l’on porte, des comportements saboteurs, des choix limités, et finalement, de la tristesse.
Nous nous souvenons tous de notre enfance avec une pointe de nostalgie, une période où la découverte du monde se mariait à l’attention et à la protection des adultes. Nos parents prenaient soin de nous, prenaient des décisions pour nous, et répondaient à nos besoins. Cependant, grandir implique de laisser derrière soi une part de confort et de sécurité pour gagner une chose inestimable : la liberté.
Avec les années qui passent, nous prenons en main notre vie, que ce soit sur le plan financier en travaillant pour subvenir à nos besoins, ou dans d’autres domaines comme nos relations affectives et notre bien-être mental. La manière dont nous abordons cette responsabilité est le reflet de notre maturité. Le temps ne s’arrête pas, nous grandissons tous, mais c’est la façon dont nous gérons nos émotions qui définit notre niveau de maturité.
La maturité, c’est apprendre à chercher des solutions plutôt que des boucs émissaires. Prendre des décisions engendre des émotions liées à la peur, à l’erreur, et à l’incertitude. Parfois, cela peut nous paralyser et rendre le choix difficile. Néanmoins, il est important de comprendre que l’erreur est une part naturelle du processus d’apprentissage.
Rappelez-vous lorsque vous appreniez les additions à l’école. Au début, elles semblaient complexes, et les erreurs étaient fréquentes. Mais avec la pratique, additionner est devenu une seconde nature. Reconnaître nos erreurs nécessite une réflexion et une analyse approfondie. Souvent, il est plus simple de chercher des boucs émissaires pour justifier nos erreurs.
C’est ici que la notion de blâme entre en jeu. Face à des obstacles ou des problèmes, nous cherchons naturellement des responsables, qu’il s’agisse d’objets inanimés ou d’autres personnes. Cependant, lorsqu’un obstacle est plus important qu’un jouet dans le couloir, comme l’échec à un examen, une perte d’emploi, des problèmes de communication dans une relation, ou des désaccords familiaux, la recherche de coupables ne fait qu’entretenir des émotions négatives.
Rejeter la faute sur les autres, sur les circonstances ou sur nous-mêmes ne mène à rien. Au lieu de focaliser sur les émotions négatives comme la colère, la frustration, et la tristesse, nous devrions chercher des solutions pour changer la situation. Peu importe qui a commis l’erreur, il est toujours possible de la résoudre.
Pour citer Miguel de Unamuno, « Tâchons d’être parents de notre avenir plutôt qu’enfants de notre passé. » Se lamenter sur une situation passée nous maintient dans l’immobilisme. Chercher des coupables nous bloque et nous empêche d’avancer. En revanche, en prenant des mesures pour résoudre les problèmes, nos émotions évoluent, la frustration se transforme en motivation, et nous passons du niveau 1 au niveau 2.
La prochaine fois que quelque chose ne se déroule pas comme prévu et que vous êtes tenté de chercher des coupables, rappelez-vous que la meilleure approche est de tourner la page. Les émotions négatives sont inévitables, mais en recherchant des solutions au lieu de chercher des coupables, vous avancerez vers de nouveaux objectifs, laissant derrière vous les émotions négatives et les obstacles du passé.