Papa, maman… Ce n’est pas ma faute si vous allez mal…
Maman et papa, ce n’est pas ma faute si vous êtes comme ça…
Ce n’est pas ma faute si vous vivez ainsi…
C’est ainsi que vous communiquez entre vous.
Ce n’est pas ma faute si vous n’avez pas le courage et la détermination de changer quelque chose dans votre vie.
Ce n’est pas ma faute !
Vous-même refusez d’être des adultes responsables, patients et compréhensifs.
Vous choisissez vous-même cette position : vous blâmez tous ceux qui vous entourent.
Vous blâmez votre famille et votre éducation, vous blâmez le système, vous ME blâmez, mais vous ne vous remettez jamais en question.
Le blâme ne tombe jamais sur vous !
Vous êtes tellement stressés que vous tombez à genoux, vous vous fatiguez et vous vous mettez en colère.
Vous avez choisi cette vie, cette voie !
Alors, non… Vous n’alliez pas mal à cause de moi !
Pendant toute mon enfance, vous m’avez fait croire que j’étais la raison de vos disputes et de votre mal-être.
Donc, je me sentais toujours coupable.
Je me sentais coupable que ce soit difficile pour vous, que vous ayez des problèmes et que vous soyez toujours fatigués.
Je me sentais coupable de votre nervosité, de votre colère, de votre stress.
J’ai beaucoup souffert, mais je ne savais pas comment vous aider à arrêter d’être comme ça : nerveux et agressifs.
J’ai beaucoup pleuré…
À cause de cela, j’étais très en colère contre moi-même : je n’avais pas la force de rendre votre vie plus facile et plus joyeuse.
Je voulais vraiment être comme vous vouliez que je sois, pour que vous n’ayez pas honte devant vos voisins, pour que vous puissiez vous vanter devant vos proches, mais je n’ai pas toujours réussi.
C’est pourquoi j’étais encore plus en colère contre moi : quoi que je faisais, je ne pouvais pas être à la hauteur de vos espoirs.
Depuis que je suis enfant, j’ai pris le blâme pour ce qui vous arrive.
Mais je me suis fatiguée et je ne veux plus assumer la responsabilité de ce qui est mauvais pour vous, car c’est votre choix, c’est votre vie, c’est votre responsabilité.
Je refuse de continuer à porter votre fardeau.
Si vous n’avez pas la force de faire quelque chose, baissez vos ambitions, vos appétits, trouvez un compromis entre vos désirs et vos possibilités – c’est votre tâche, pas la mienne.
Vous n’aimez pas la vie, vous la trouvez ennuyeuse, difficile.
Mais c’est votre tâche de rendre votre vie plus intéressante et plus facile, pas à mes dépens, mais pour vous-même.
Vous n’êtes pas satisfaits de vos relations alors pourquoi ne les améliorez-vous pas ?
Je ne veux pas être un pion dans votre jeu de pouvoir et de manipulation parce que vous enforcez le conflit de loyauté en moi.
Je refuse de jouer à cela !
Vous n’aimez pas comment et où je vis, mais c’est ma vie, pas la vôtre, et dans ma vie, je prends mes propres décisions.
Je ne suis pas obligée de répondre à vos attentes ou de réaliser ce que vous n’avez pas réalisé.
Maman, papa, je vous laisse avoir votre propre vie indépendante.
Je vous laisse vivre de la façon dont vous avez choisi de vivre.
Pour moi, il est temps de vivre ma vie, mes intérêts, de décider ce que JE veux !
Je vous aime très fort, mais je ne vous laisserai plus dicter ma vie ni jouer avec ma santé mentale.
Cette lettre ouverte a été écrite par Sandra dont les parents ont une relation toxique, mais ils refusent de divorcer.
Pendant toute son enfance, elle a écouté leurs cris, leurs disputes et leurs pleurs.
Ils faisaient tout pour ne pas endosser la responsabilité de leurs erreurs et de leurs décisions, alors ils lui disaient constamment qu’ils se disputaient à cause d’elle parce qu’elle n’écoutait pas ou parce qu’elle avait de mauvaises notes à l’école.
Bien entendu, quand elle était enfant, elle ne pouvait pas comprendre pourquoi ils faisaient cela.
De plus, dès que l’un des parents était absent, l’autre racontait des choses vraiment horribles sur lui.
Cela a placé Sandra au cœur d’un conflit de loyauté : on lui demandait toujours qui elle aimait le plus.
On lui demandait même de prendre parti pendant les conflits.
Heureusement, une fois qu’elle a grandi et quitté le foyer familial, elle a compris ce qu’il se passait.
Elle a réussi à se débarrasser de la culpabilité, mais cela ne veut pas dire que ces expériences ne l’ont pas traumatisée.
Encore aujourd’hui, elle suit une thérapie parce qu’elle ne peut pas établir des liens forts avec ses amis ou ses partenaires amoureux.
Que se passe-t-il quand les parents transfèrent la responsabilité de leurs échecs sur leur enfant ?
Il ne peut rien y avoir de positif dans le fait de transférer le blâme sur des petits êtres qui n’ont rien demandé !
Beaucoup de parents toxiques considèrent leurs enfants comme une extension de leur égo, donc ils doivent être parfaits.
Mais les enfants sont des individus à part que les parents sont censés encourager pour atteindre l’indépendance, la liberté et la confiance en soi.
Quand les parents sont trop occupés par leurs problèmes, mais pas par leur résolution, ils font culpabiliser leur enfant.
Et cela peut avoir des conséquences néfastes pour celui-ci !
Une grande charge émotionnelle
Les enfants se sentent dépassés et accablés par le poids des échecs de leurs parents, alors ils intériorisent des sentiments de culpabilité, de honte ou d’inadéquation, croyant qu’ils sont en quelque sorte responsables des lacunes de leurs parents.
Une faible estime de soi
Les reproches et les critiques constants des parents font que l’enfant développe une image négative de lui-même et lutte contre un sentiment d’incompétence.
Les parents imposent des attentes irréalistes
Les parents poussent leurs enfants à réussir dans des domaines où ils ont eux-mêmes échoué, ce qui crée une pression et un stress énormes.
La peur de l’échec
Les enfants ont alors peur de prendre des risques ou de poursuivre leurs propres objectifs par crainte de répéter les échecs de leurs parents.
Finalement, ils développent un état d’esprit perfectionniste, en recherchant constamment la validation et en évitant tout échec potentiel.
Les tensions dans la relation familiale
Il arrive souvent que les enfants développent du ressentiment à l’égard de leurs parents, ce qui conduit à des ruptures de communication et à une distance émotionnelle.
Un problème de développement personnel
Les aspirations, les rêves et l’individualité de l’enfant sont éclipsés par les attentes et les problèmes non résolus de ses parents.
Comment faire comprendre à vos parents qu’ils sont toxiques ?
D’abord, il est impératif de comprendre que quand vous êtes enfant, vous ne pouvez pas faire grand-chose.
Votre seule solution est de parler à un autre adulte de confiance et lui expliquer la situation.
Ensuite, vous pouvez lui demander son aide pour peut-être convaincre vos parents de suivre une thérapie.
Par contre, à l’âge adulte, vous pouvez communiquer avec vos parents pour restaurer la relation brisée entre vous.
Et voici quelques conseils pour travailler sur votre relation familiale :
1. Choisissez le bon moment et le bon endroit
Trouvez un endroit calme et privé pour avoir une conversation ouverte sans distractions ni interruptions.
Peut-être que vous devez éviter votre maison d’enfance si vos parents habitent toujours là-bas, car cela pourrait éveiller des traumatismes en vous.
2. Exprimez vos sentiments
Utilisez des phrases en « je » pour exprimer ce que vous ressentez face à leur comportement.
3. Donnez des exemples précis
Ne parlez pas de manière générale parce que vous donnerez alors à vos parents l’opportunité de continuer à vous blâmer ou à utiliser le gaslighting.
Donnez des exemples précis ou des comportements qui ont eu un impact négatif sur vous.
4. Ne laissez pas votre colère contrôler votre dialogue
Faites attention au ton et au langage que vous employez au cours de la conversation.
Évitez de blâmer ou d’accuser, car cela risque d’aggraver les tensions.
Bref, n’utilisez pas les techniques de manipulation que vos parents utilisaient quand vous étiez enfant.
Concentrez-vous plutôt sur l’expression de vos émotions et de vos observations de manière calme et respectueuse.
5. Proposez d’autres perspectives
Vos parents vont peut-être remettre en question ce que vous dites, mais cela ne doit pas vous décourager.
Aidez-les à comprendre les conséquences potentielles de leurs actions en leur proposant d’autres points de vue.
6. Suggérez-leur une thérapie
Il peut être utile de suggérer des ressources telles que des livres d’entraide, des articles ou même une thérapie familiale.
L’intervention d’un professionnel offre un espace neutre permettant à tout le monde d’exprimer leurs préoccupations et de travailler à une dynamique plus saine.
7. Fixez des limites
Si le comportement toxique persiste malgré vos efforts de communication, il faut fixer des limites pour protéger votre bien-être.