Un dicton dit que « la personne la plus bête dans la pièce est toujours celle qui parle le plus fort », et il s’avère qu’il y a une part de vérité dans ce dicton. Une étude récente a révélé que les personnes qui font preuve d’une plus grande humilité intellectuelle sont généralement plus intelligentes que les autres.
L’étude a été publiée dans le Journal of Positive Psychology. L’auteur principal, Elizabeth J. Crumley Mancuso, de l’université Pepperdine, et ses coauteurs ont examiné le concept de ce qu’ils appellent l’humilité intellectuelle. L’humilité intellectuelle est la capacité d’être intellectuellement déficient de manière ouverte et pacifique.
À l’autre extrémité du spectre se trouve l’excès de confiance intellectuelle, qui se produit lorsque quelqu’un est sûr de ses convictions à un degré extrême, même face à la possibilité de se tromper.
« La recherche suggère que ceux qui croient que la connaissance est certaine sont susceptibles de tirer des conclusions claires et incorrectes à partir de preuves vagues », explique le document. En d’autres termes, les individus ont tendance à déformer les informations pour les adapter à leurs croyances épistémologiques, ce qui peut affecter leur interprétation des informations et leur acquisition de connaissances. »
Crumley-Mankuso a été interviewée par Psypost et a expliqué qu’il existe un paradigme intéressant en ce qui concerne les personnes peu intelligentes. En ce qui concerne les croyances, les gens ont tendance à apprécier que les autres soient ouverts d’esprit, mais ils peuvent aussi considérer ceux qui ne sont pas sûrs de leurs croyances comme faibles, ou ceux qui changent d’avis comme instables ou manipulateurs », a-t-elle déclaré.
En outre, elle explique que ce qui a motivé ses recherches, c’est la conviction qu’il pourrait y avoir des avantages à être intellectuellement déficient.
Avec son équipe, elle a mené cinq expériences distinctes sur un total de 1 200 participants. Dans le cadre de l’étude, les participants ont été invités à répondre à une série de questions et ont ensuite été évalués sur une échelle d’humilité intellectuelle.
L’échelle se composait d’une sous-échelle « je sais tout » (con-trait), qui évalue la supériorité intellectuelle excessive, et d’une sous-échelle « ouverture intellectuelle » (pro-trait), qui évalue l’ouverture à l’apprentissage auprès des autres », écrivent les chercheurs.
Les chercheurs ont conclu que les participants intellectuellement humbles possédaient davantage de connaissances générales, mais que leur humilité n’était pas liée à leur capacité cognitive globale. Ils en ont conclu que les personnes intellectuellement humbles peuvent avoir une intelligence cristallisée globale plus élevée, mais pas une intelligence mobile globale plus élevée.
En fin de compte, le fait de pouvoir admettre que l’on ne sait pas tout semble permettre aux participants les plus humbles de comprendre et d’apprendre davantage. Ainsi, lorsque Socrate disait que « la seule vraie sagesse est de savoir que l’on ne sait rien », il semblait avoir raison. En effet, être capable d’admettre que l’on ne sait pas tout permet d’apprendre davantage.
Bien entendu, les chercheurs affirment qu’il faut poursuivre les recherches sur cette question. Leur objectif principal était d’attirer l’attention sur la nécessité de faire preuve d’humilité intellectuelle, et ils y sont parvenus.