J’ai beaucoup réfléchi avant de me lancer dans la rédaction de cet article sur les Sorcières. Non pas que j’ai une crainte, mais plutôt que je ne sais toujours pas comment ce que je vais dire va être perçu.
A l’origine était la Femme…
Comme je vous le disais dans mon article sur le Féminin Secret, au départ, Dieu était Femme… L’évolution sociétale, ainsi que religieuse a fait en sorte de voir la femme perdre son statut de détentrice de la Vie, au profit de celui de gardienne du foyer…
Mais qu’est ce donc une « sorcière » ?
Selon Odile Chabrillac dans son fabuleux livre « Âme de sorcière, ou la magie du féminin », « la sorcière est une femme qui parle, qui ose, qui vit sans se soumettre ni négocier. Elle assume son corps et vibre à son diapason : nudité, polyamours, puissance des menstruations, elle danse sa vie à l’infini. Nul doute que c’est pour cette raison (consciente et parfois inconsciente) que de nombreuses sorcières ont été pourchassées. La plupart d’entre elles ne faisaient pas mystère d’assumer leur féminité, leur sexualité ou d’aider les autres à l’assumer. »
La première sorcière à être brûlée l’a été en 1275 à Toulouse. Au 14èm siècle, les chasses aux sorcières se sont intensifiées en Europe, car la peste faisait rage, et il fallait trouver un bouc émissaire. Sous le règne de Philippe le Bel. Il ordonna le massacre de toutes les personnes qui exerçaient la médecine naturelle, les soins par les plantes.
Ces femmes, car il s’agissait majoritairement de femmes, furent incarcérées, torturées, en même temps que les templiers. Ils furent pourchassés simultanément. Les premières, car elles faisaient de l’ombre à ceux qui commençaient à étudier la « médecine » , les seconds car ils étaient des adeptes de la médecine naturelle, et qu’ils étaient également les banquiers de l’état et qu’ils avaient acquis trop de pouvoir. Cette chasse s’est intensifiée et a continué bien longtemps après la disparition des croisés.
Les femmes ont peu à peu, et ensuite de plus en plus, été pourchassées. Parce qu’elles étaient « sage-femmes », mais aussi « faiseuses d’anges », elles conseillaient la population, trouvaient des solution pour résoudre les conflits…
Cependant, ce n’était pas tout. Ces femmes sages habitaient en retrait de la société. Elles vivaient volontairement isolées dans la nature qui était la source de leur inspiration, mais aussi de leur magie. Elles vivaient en communion avec cette Terre Mère.
Et cela dérangeait! Elles étaient incontrôlables. Les hommes de pouvoir ne savaient pas avoir main mise sur elles.
Ils ont donc, malgré leurs qualités, commencé à les pourchasser, les détruire.
Cependant, ces hommes, imbus de leur pouvoir nouveau ne se sont pas limités à cela. Il fallait briser la volonté féminine. Et vite!
Ils ont donc commencé à arrêter les femmes seules, celles qui héritaient, celles qui élevaient seules leur enfant, les veuves, toutes les femmes non soumises à l’autorité d’un homme.
sur le territoire de l’Europe, entre le 14e et le 18e siècle ; ce sont plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont été assassinées. Un génocide quand on y pense.
Cependant, ce génocide là, personne n’en parle. Personne ne s’en défend, ni s’en excuse, même rétrospectivement.
Pour la simple et bonne raison ces hommes qui en ont été à la source étaient soient des hommes d’état, mais aussi et surtout des ecclésiastiques.
Or, personne ne remettra jamais ce genre de décision en question.
Quand la sagesse se fond dans la nature…
La seule solution qui restait aux sorcières, était de se fondre dans la nature, de disparaitre pour pouvoir survivre.
Or, le mal ne s’est pas arrêté pour autant.
Le pouvoir religieux a continué à s’acharner sur ces femmes, en détruisant leur image bien-veillante, et en la remplaçant par ce que maintenant tout le monde connait.
Dans la tradition, depuis cette époque, les sorcières sont tordues, elles ont le teint vert, un nez crochu, des verrues sur la face et j’en passe.
Elles sont méchantes, jalouses, détestent les petits enfants, leur font du mal, les mangent, leur suce leur jeunesse et leur force vitale pour pouvoir être éternelles.
Il suffit de regarder les contes européens, voir ce que la chrétienté à fait dans ces précieux textes, pour bien se rendre compte de la destruction consciencieuse de la sorcière.
Fort heureusement pour nous, les choses changent peu à peu. une « mère-veilleuse » écrivaine a commencé à retravailler les contes européens, pour les remettre dans ce qu’ils devaient réellement être. Clarissa Pinkola Estès, étant ethnologue, spécialisée dans les contes et légendes a lentement détricoté les images biaisées pour rendre son lustre à nos contes. Son livre, « Femmes qui courent avec les loups » a été a la base de mon travail qui allait couronner mon cursus de thérapeute en constellation familiale. Je vous encourage à le lire.
Durant des décennies, les sorcières sont restées dans l’ombre. Alimentant leur haine de celles et ceux qui avaient provoqué leur chute.
Elles ont cependant continué à travailler pour ceux qui en avaient besoin, mais se sont pour la plupart coupée de leur pouvoir de vie, pour devenir les sorcières noires que l’on peut encore retrouver un peu partout dans le monde.
Depuis cette noire période de destruction massive, une ombre sombre pèse sur le dos de ces femmes. Fort heureusement, la modification énergétique de la terre est en train de faire ressortir au grand jour celles qui sont les détentrices de la magie de la vie.