J’ai récemment commencé à sentir que je suis à un carrefour dans ma carrière et, par conséquent, je suis devenu très mal à l’aise.
J’aime ce que je fais, travailler avec les clients et encadrer les nouveaux thérapeutes ; cependant, je suis également mère de deux jeunes enfants et je ressens la douleur de l’impermanence de leur enfance. Cela m’a donné envie de passer plus de temps à la maison avec eux et donc de travailler moins.
Si vous m’aviez demandé quand j’avais vingt-cinq ans, je savais avec une certitude absolue que je ne voudrais jamais être une mère au foyer.
En fait, la majeure partie de ma vie a été teintée d’une détermination à toute épreuve et d’une connaissance absolue de ce qu’allait être ma prochaine étape. Je suis un peu perfectionniste et j’aime bien tout contrôler.
Aujourd’hui, je suis assis dans un endroit très différent ; aujourd’hui, je suis assis dans l’incertitude. Je ne sais pas quelle sera la prochaine étape pour moi.
Il y a tellement d’inconnues en ce moment : si je veux travailler ou si je veux rester à la maison, quelles autres options s’offrent à moi, où mon cabinet peut évoluer à partir d’ici, où je peux évoluer à partir d’ici, et ainsi de suite. Ma réponse automatique à cette incertitude est de m’obséder sans fin jusqu’à ce que je trouve la solution.
Cependant, je me suis rendu compte que toutes mes idées de « savoir » m’empêchent en fait d’accéder à la vérité plus qu’elles ne la révèlent.
L’incertitude nous fait nous sentir vulnérables et nous essayons donc d’y échapper par tous les moyens possibles.
Nous nous convainquons que nous sommes des devins et que nous pouvons donc voir l’avenir. Nous nous rendons fous, nous tournant la tête avec la même poignée de scénarios que nous imaginons, encore et encore, sans jamais nous sentir plus proches d’une quelconque résolution.
Pourtant, il semble que le grand paradoxe de la vie soit qu’en réalité, c’est en embrassant l’incertitude que nous nous épanouissons. Nos vies sont largement déterminées par ce que nous faisons lorsque nous nous sentons incertains.
Sans incertitude, nous ne pourrions jamais grandir, car nous ne serions jamais poussés au-delà de notre zone de confort.
Beaucoup d’entre nous ont fait l’expérience de rester dans un emploi qui leur pourrit l’âme ou dans une relation malsaine parce que l’incertitude de quitter ces situations créait plus d’anxiété que la certitude de rester dans ces situations malheureuses.
De nombreuses personnes ne suivent pas leurs véritables passions parce que cela ne semble pas réalisable ou parce qu’il y a un grand degré d’incertitude associé à cette voie.
Il n’y a pas de garanties quand on s’avance dans l’inconnu. Mais c’est dans ces périodes d’inconfort que peuvent naître les aventures les plus importantes de la vie.
Pour faire la paix avec l’incertitude, il faut du courage, de la foi et la conviction que l’on s’occupera de vous, que quoi qu’il arrive, vous trouverez un moyen de vous en sortir, que vous n’êtes pas obligé d’avoir toutes les réponses aujourd’hui.
Contrairement aux idées reçues, il est normal de ne pas savoir exactement ce qui va se passer dans notre vie. En fait, c’est libérateur.
La capacité de lâcher prise, de ne pas savoir et de ne pas essayer de contrôler totalement ce qui va se passer ensuite est une aptitude nécessaire pour vivre heureux, joyeux et libre.
La plupart des pratiques spirituelles nous invitent à envisager la possibilité qu’un pouvoir plus grand que nous soit à l’œuvre, et qu’il est donc acceptable de lâcher la bride parfois.
J’ai constaté qu’il m’est plus facile de lâcher prise dans de nombreuses situations lorsque je peux reconnaître que je ne suis pas la seule force en jeu, qu’il existe des circonstances qui dépassent largement mon contrôle et qui influencent la vie et l’avenir.
Lorsque nous nous fixons sur la « résolution » des problèmes, nous avons tendance à avoir une vision en tunnel et à nous promener avec des œillères, sans voir les possibilités.
Nous ne pouvons pas nous engager dans un nouvel avenir incertain si nous sommes totalement attachés à notre ancienne vie ou à une idée de ce que nous pensons que les choses devraient être.
J’ai remarqué que lorsque je me trouve dans cet état anxieux où j’essaie de tout découvrir par moi-même, le bruit dans ma tête qui essaie de tout contrôler couvre souvent mon intuition.
Si nous acceptons que les choses sont inconnues, que nous n’avons pas toutes les réponses, nous pouvons voir que les enseignements sont toujours disponibles si nous sommes attentifs. Lorsque nous faisons confiance, que nous lâchons prise et que nous acceptons l’incertitude, le bruit dans notre propre tête se tait.
Ironiquement, le calme qui résulte de l’abandon du besoin de savoir permet d’entrer en contact avec notre propre intuition, et nous recevons en fait une direction plus claire de notre propre cœur et pouvons nous sentir plus en sécurité vis-à-vis de cette direction.
J’ai entendu dire que le chemin le plus long dans l’univers va de la tête au cœur, mais c’est dans le silence que nous trouvons ce chemin. Dans le silence, nous pouvons éteindre notre tête et nous connecter plus profondément à nous-mêmes, de sorte que nous sommes ouverts aux possibilités qui s’offrent à nous.
J’ai constaté que la méditation est un outil incroyablement utile pour faciliter cette connexion. Si je prends le temps de me calmer et de faire silence dans la journée, je peux accepter le fait que je n’ai pas toutes les réponses pour la journée à ce qui va se passer ensuite.
Je suis capable de me fixer l’intention d’être présent et conscient tout au long de la journée, avec en toile de fond le fait que je m’engage sur un nouveau chemin dans ma vie. En faisant taire les dialogues anxieux dans ma tête, cette capacité se renforce et je suis ouvert à de nouvelles possibilités.
Je vais continuer à apprendre à écouter mon cœur, qui me fait savoir que je vais bien, même si je n’ai pas toutes les réponses.