Contrôlons-nous trop nos enfants et leur enlevons-nous trop de choix?

Où se situe la limite entre protéger nos enfants et être trop protecteur? Entre les orienter vers de bons choix et les y pousser de toutes nos forces? Comment faire la distinction entre être une figure d’autorité et être autoritaire? Prenons le temps d’en discuter.

Jusqu’où devrions-nous aller en matière de contrôle sur nos enfants?

Imaginez la situation : votre fils adolescent veut se teindre les cheveux en bleu. Plus tard dans la semaine, il annonce qu’il veut arrêter l’école. Votre fille, qui adorait le rose auparavant, dit maintenant être gothique et ne porter que du noir. De plus, elle souhaite dépenser toutes ses économies des dix dernières années dans des cours d’équitation, même si elle n’a jamais vu un cheval en vrai, encore moins monté.

Franchement, je sais seulement comment je réagirais à UNE de ces situations (il est hors de question que mon enfant arrête l’école). Pour les autres, j’aurais vraiment besoin de réfléchir. Même une fois ma décision prise, je devrais me demander si c’est la bonne pour moi ou si je pense seulement à ce que je veux pour eux.

Au final, je laisserais probablement mon fils se teindre les cheveux, mais en lui imposant l’utilisation de colorants temporaires. En revanche, il est absolument hors de question qu’il abandonne l’école. Je permettrais à ma fille de porter du noir, tant qu’elle reste dans des vêtements appropriés à son âge. Quant à dépenser toutes ses économies dans des cours d’équitation, je pense que je chercherais un compromis avec elle. Je lui dirais de prendre UN cours d’abord, puis nous aviserons.

« Les enfants doivent apprendre à penser, pas à quoi penser. » – Margaret Mead

Si leurs choix n’affectent pas leur avenir, laissons-les décider par eux-mêmes

Je crois fermement en l’éducation d’enfants indépendants, alors j’essaie d’éviter d’étouffer leur créativité et leur processus de découverte de soi autant que possible. Donc, lorsque je me demande si je devrais les laisser choisir ou intervenir à leur place, je me demande : « Cela affectera-t-il leur santé ou leur avenir? »

Abandonner l’école affecte à 100% l’avenir, donc c’est tout simplement hors de question. J’aimerais savoir pourquoi mon enfant veut abandonner, alors nous aurions certainement une longue conversation à ce sujet. À mon avis, la couleur des cheveux s’efface (ou repousse) et les vêtements ne sont que des vêtements. Ni l’un ni l’autre n’affectent vraiment mes enfants au-delà du moment présent. La seule chose un peu délicate ici est la teinture capillaire. Donc, même si je dirais probablement oui, je m’assurerais certainement qu’ils utilisent quelque chose de non toxique et sans danger pour les enfants.

Cependant, dépenser toutes leurs économies dans quelque chose dont ils ne sont pas sûrs d’aimer peut affecter leur avenir un peu plus. Au moins, c’est quelque chose qu’ils pourraient vraiment regretter plus tard dans la vie (comme lorsqu’ils auront 16 ans et réaliseront qu’ils auraient pu acheter une voiture avec tout l’argent dépensé). Donc, je prendrais certainement plus de précautions avec cette décision et offrirais plus de conseils.

Les enfants sont bien plus que ce que nous pensons qu’ils sont

« Les enfants sont bien plus que ce que nous pensons qu’ils sont. Ils peuvent faire bien plus que ce que nous pensons qu’ils peuvent faire. Tout ce dont ils ont besoin, c’est d’un vote de confiance de la part des adultes, qu’ils finiront de toute façon par remplacer. Leur rêve d’aujourd’hui deviendra les réalités de demain. »

Les enfants ont déjà très peu d’occasions de contrôler leur propre vie

À mon avis, les enfants ont déjà très peu d’occasions d’exercer un contrôle sur leur propre vie. À l’école, on leur dit quand s’asseoir et quand se lever, quand parler et quand se taire. Franchement, la plupart du temps, on leur dit même quand ils peuvent aller aux toilettes !

Bien que je ne serai jamais d’accord pour qu’un enseignant dise à un enfant qu’il ne peut pas aller aux toilettes, le reste de ces règles a du sens. Les enseignants ne peuvent pas faire leur travail si les enfants font n’importe quoi partout, n’est-ce pas ? De plus, avec tous les dangers auxquels nos enfants sont confrontés à l’école de nos jours, je peux comprendre pourquoi il est plus important que jamais pour les enfants de savoir comment suivre les instructions.

À la maison, nous décidons de leurs heures de repas (et de ce qu’ils mangent, pour la plupart), de leur heure de coucher, quand ils peuvent aller chez leurs amis et quand ils doivent rester à la maison, et combien de temps d’écran ils peuvent avoir. Nous leur disons même quand se laver et se brosser les dents.

Encore une fois, pour chacune de ces choses, nous avons une raison assez rationnelle. Nous voulons que nos enfants mangent sainement, qu’ils dorment suffisamment et qu’ils aient une bonne hygiène parce que ces choses affectent leur santé. Parfois, nous avons des projets en famille les jours où ils veulent jouer avec des amis, et nous essayons de leur enseigner que la famille passe avant tout. Il ne s’agit pas de contrôler nos enfants dans ces cas, mais de les guider vers une vie de bons choix.

En fin de compte, nous avons de très bonnes raisons de prendre la plupart des grandes décisions pour nos enfants. Mais cela ne change pas le fait que pour chaque choix que nous faisons, nous leur enlevons de plus en plus leur sentiment de contrôle sur leur propre petit corps.

Citations sur le fait de ne pas trop contrôler nos enfants

« Les enfants sont des êtres humains auxquels le respect est dû, supérieurs à nous en raison de leur innocence et des possibilités plus grandes de leur avenir. »

Donner des choix aux enfants renforce le concept d’autonomie corporelle

Quand il s’agit de choses qui n’affectent pas vraiment leur bien-être physique ou mental ou leur réussite globale dans la vie, je pense que cela a tout simplement du sens de redonner à nos

enfants autant de contrôle que possible. Si cela signifie les laisser changer de couleur de cheveux ou porter des vêtements que nous n’apprécions pas personnellement, alors soit.

De plus, il y a une plus grande perspective en jeu ici que simplement redonner un peu de contrôle à nos enfants sur leur vie. Je laisse mes enfants avoir autant de liberté sur leurs choix de coiffure et de mode pour la même raison que je ne les oblige pas à embrasser qui que ce soit. Cela renforce le concept d’autonomie corporelle.

Comme l’explique Shalon Nienow, MD de l’hôpital pour enfants Rady, « Un enfant qui sait qu’il contrôle son propre corps est moins susceptible de devenir victime d’abus sexuel, d’agression sexuelle et plus tard de violence conjugale. »

À mon avis, il n’est pas vraiment logique de dire à un enfant qu’il contrôle son propre corps, puis de lui dire qu’il doit couper ses cheveux comme nous le voulons ou porter une robe rose pour la simple raison que « c’est moi qui le dit ». Je pense simplement que cela envoie des messages contradictoires. S’il y a un moment où nous voulons que notre message soit clair, c’est lorsque nous parlons d’autonomie corporelle.

« Les enfants ne sont pas des choses à modeler, mais des personnes à déployer. »

En résumé, je pense que nous devons donner à nos enfants autant de liberté pour découvrir qui ils sont plutôt que de leur dire qui ils devraient être. Cependant, il est difficile de savoir quand lâcher prise et quand serrer plus fort.

La prochaine fois que votre enfant vous demande quelque chose, et que votre réaction immédiate est de dire « non », demandez-vous pourquoi. Si votre réponse est « parce que c’est dangereux et qu’il se fera mal » ou « parce que ce choix restera avec elle pour le reste de sa vie », il y a de fortes chances que vous preniez la bonne décision.

En revanche, si votre réponse est « parce que je n’aime pas ça » ou « parce que c’est moi qui le dit », alors vous devriez peut-être reconsidérer. Rappelez-vous, notre objectif devrait être d’agir en tant que bons, aimants et justes figures d’autorité, pas en tant que totalitaires. Nous devons trouver un équilibre entre guider et contrôler nos enfants. Après tout, les enfants ont besoin de parents, pas de dictateurs.

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